Sexe et course à pied sont-ils compatibles ?

L’été est souvent associé à une augmentation de la libido. Pour les runners, c’est aussi une période propice à un entraînement agréable lorsqu’il ne fait pas trop chaud. Des experts se sont penchés sur l’influence de la pratique sportive sur la libido, et il semble que celle-ci soit positive. Explications.

Les bienfaits de la course à pied sur la libido

Plusieurs facteurs externes (stress, fatigue, conditions météo et internes…) et internes (âge…) modifient la libido, chez les hommes comme chez les femmes.

La course à pied accroît le bien-être grâce à la libération des endorphines, connues sous le nom d’« hormones du plaisir ». De plus, le sport fait également grimper le taux de testostérone, également appelée hormone sexuelle. Courir stimule la production de ces hormones aux multiples vertus :

• Elles favorisent la détente et la baisse du stress et de l’anxiété.
• Elles améliorent la qualité de votre sommeil, diminuant ainsi la fatigue.
• Elles augmentent votre libido.

En conséquence, grâce à des séances régulières de running, les effets des facteurs externes qui nuisent à la libido se réduisent tandis que les facteurs internes qui la favorisent augmentent.

Autre avantage, les adeptes de la course à pied affichent des capacités sexuelles supérieures. En effet, les montées d’endorphines consécutives aux entraînements libèrent les tensions et rendent plus sensibles aux stimulations, ce qui augmente le désir et la réceptivité au plaisir. Enfin, courir participe au développement de la masse musculaire et au bon fonctionnement de notre organisme. Chez les femmes, notamment, le tonus musculaire du vagin et l’irrigation des organes génitaux, qui sont dopés par le sport, jouent un rôle essentiel dans le plaisir sexuel. Chez les hommes, l’exercice physique accélère la vasodilatation, réduisant les problèmes érectiles.

L’influence du running sur les performances sexuelles

D’après une étude parue en 2019 dans le Journal of Sexual Medicine, les personnes qui s’adonnent à une demi-heure à une heure d’activité physique, entre deux à quatre fois par semaine sont sexuellement plus épanouies que les individus sédentaires.

En sus des effets hormonaux et physiologiques, la pratique régulière de la course à pied renforce la confiance en soi et en ses capacités physiques. Se sentir mieux dans sa tête et dans son corps encourage à oser, à se mettre plus en avant, à assumer davantage ses désirs et ses envies. En ajoutant à cela la douceur des températures, les plages, et les corps qui bronzent dans des tenues légères, on obtient une combinaison gagnante.

Pour autant, une pratique intensive pourrait affecter la libido, comme l’a révélé en 2017 une étude intitulée « Endurance exercise training and male sexual libido ». En effet, l’effort excessif nécessiterait beaucoup de testostérone, au détriment d’autres fonctions comme la sexualité. Ce phénomène semble particulièrement prégnant chez les marathoniens ou les ultra-traileurs. Des études ont révélé que lors de la phase où ils doivent se préparer pour la course, certains coureurs de longue distance présentent des troubles érectiles et une diminution du désir sexuel.

Quant aux femmes qui s’adonnent à la course à pied à haute dose, elles souffrent parfois de perturbations du cycle menstruel, voire d’aménorrhées. Ces observations soulignent l’influence de l’entraînement intensif sur les hormones.

En revanche, malgré de nombreuses spéculations, rien ne prouve pour l’instant que des rapports sexuels avant une compétition ne nuisent pas à la performance des athlètes. Il apparait donc inutile de priver les sportifs de sexe avant les événements importants, comme le font de nombreux entraineurs.

En résumé, le sexe et le running peuvent aller de pair, à condition de ne pas en abuser. Et dernier point important, contrairement à une idée largement répandue, des « câlins » ne remplaceront pas les séances d’entraînement cet été, car la dépense calorifique est bien moindre, et tout l’aspect technique est absent.