L’essence même du trail est incompatible avec les Jeux olympiques d’après Kilian Jornet

Le Comité international olympique avait examiné la possibilité d’inclure le trail parmi les disciplines de running des JO. Toutefois, d’après Kilian Jornet, légende vivante de l’ultra-trail, les modalités d’organisation et de réalisation d’une telle épreuve lors de cet événement ne correspondent pas aux spécificités de ce type de course nature.

Une discipline qui peut favoriser le greenwashing

Le thème de l’écologie se trouve au cœur des préoccupations mondiales depuis plusieurs décennies déjà. Les consommateurs comme le public portent désormais une attention particulière aux questions environnementales dans leurs habitudes quotidiennes.

Afin de mieux promouvoir leurs événements, de nombreux organisateurs de manifestations sportives (Jeux olympiques précédents et Coupes du monde) et culturelles ont recours au greenwashing. La pratique consiste à tirer profit de l’argument écologique pour soigner leur image, sans réellement agir dans l’intérêt de l’environnement.

Kilian Jornet craignait que, comme d’autres sports, le trail running ne soit instrumentalisé à des fins d’écoblanchiment si l’épreuve était intégrée aux JO. Il reconnaît toutefois les efforts entrepris pour rendre les Jeux de Paris plus durables sur les plans social et environnemental.

L’éventualité de porter atteinte à l’essence de la discipline

Le trail est une course à pied qui se pratique dans des milieux naturels. L’inclure dans les épreuves des Jeux olympiques pouvait nécessiter des changements destinés à l’adapter aux conditions et aux besoins de ces derniers. Des modifications pourraient tout simplement dénaturer ce sport et lui faire perdre de son intérêt.

Kilian Jornet évoque notamment les itinéraires qui ne seraient pas compatibles avec l’essence même du trail. Il a d’ailleurs relevé les bouleversements qui ont touché les domaines du ski-alpinisme, de l’escalade et du VTT, entre autres.

Ces trois disciplines ont été quelque peu altérées dans leurs versions des JO. Ils devraient en principe se dérouler dans la nature, mais ils ont dû s’adapter à l’organisation et aux contraintes des Jeux.

Respecter l’âme du sport

Pour Kilian Jornet, une épreuve de trail running aux Jeux olympiques ne devrait pas se limiter à un trajet de 50 km, avec 3 000 m de dénivelé et des tours dans des parcs. Il faudrait se conformer aux spécificités de la discipline et respecter ses particularités.

Les organisateurs qui souhaitent voir cette course à pied figurer au programme des JO devront trouver les moyens de maintenir son esprit originel, notamment lors de la conception des parcours. Les cas du ski-alpinisme, de l’escalade et du VTT ne devraient pas se répéter pour d’autres disciplines de sport nature.

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